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A Columbia, le pari de la participation étudiante

Aux Etats-unis, moins d’un étudiant sur deux a voté lors de la dernière présidentielle de 2016, et les grandes universités de la Ivy League ne sont pas une exception. A Columbia, un groupe d’étudiants tente de raviver la participation sur le campus à l’approche de l’élection de novembre 2020.

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Améliorer le taux de vote et d’inscription sur les listes électorales au sein de la communauté étudiante, c’était l’objectif de Zachary Kimmel quand il a fondé l’organisation Columbia Votes à l’automne 2018. Pour cela, le jeune étudiant et les autres membres de l’équipe tentent d’informer sur les démarches pour l’inscription sur les listes, pour les demandes de procuration et organisent même des rassemblements pour aller voter le jour venu. "L’idée c’est aussi de changer la culture autour de ces devoirs civiques, pour raviver l’envie sur le long terme," explique Zachary. 

 

Tout est parti d’un constat récurrent aux Etats-unis : les jeunes votent peu. Beaucoup ne sont pas informés sur les démarches administratives, d’autres sont perdus dans les débats et ne se sentent pas légitimes pour voter sur des problématiques importantes. "Il ne faut pas oublier que ça peut être très intimidant de parler de politique aujourd’hui, rappelle Celia, membre de Columbia Votes. Avec ce système basé sur deux grands partis, les discussions peuvent même devenir agressives. Certains peuvent se sentir rejetés des débats.


Les grandes universités de la Ivy League ne sont donc pas exemptes de ces étudiants qui se détournent de la politique. Au contraire, pour Celia, il est “parfois plus facile d’être paresseux dans une grande institution”. Le groupe s’inspire d’ailleurs d’autres universités en termes de participation des jeunes aux élections, notamment l’Université du Texas qui a obtenu d’ouvrir en 2018 des bureaux de vote directement sur le campus. “On a l’impression qu’en tant qu’étudiants de la Ivy League, c’est notre responsabilité de montrer l’exemple, affirme Zachary. Mais en réalité, on se retrouve un peu en retard par rapport à d’autres.

Objectif 2020

Un constat leur donne espoir cependant, le taux de participation des étudiants aux élections de mi-mandat de 2018 a été particulièrement élevé. Signe d’une réelle implication des jeunes ou réaction épidermique aux premières mesures de Donald Trump ? Il faudra attendre les prochaines élections pour le savoir. Mais une chose est sûre, les jeunes sont bien plus présents dans les rues depuis 2016. A travers des mouvements comme March for our lives ou des mouvements pour le climat, des milliers d’étudiants ont montré leurs engagements personnels. 


A l’ère des réseaux sociaux, les jeunes ont su s’organiser à travers le pays pour se faire entendre. “Plus on parle d’un sujet, plus on a de chance de voir les choses changer, déclare Celia. Et plus ça donne envie à d’autres personnes de s’impliquer également.” Une implication qui passera notamment par les élections. “Le défi maintenant, estime Zachary, c’est de transformer la colère qu’on voit dans les rues en quelque chose de productif dans les urnes.

Lucie Berbey

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